Débusquer la chance (Part.2)
Bonjour, je suis Inès Leonarduzzi et vous écoutez Inès en Liberté.
Dans le première épisode, on a évoqué ce qu’est la chance et comment l’appréhender. Dans ce second épisode, je propose de découvrir trois facteurs qui augmentent la chance : nous verrons comment la manière dont on regarde les choses influence notre sort, nous verrons que la gratitude influence énormément les circonstances et comment la patience peut-être souvent, en réalité, un révélateur d’opportunités.
1. Voir autrement pour créer sa chance
Nos souvenirs, nos expériences et nos croyances déterminent la manière dont nous percevons le monde. Notre cerveau traite chaque seconde une quantité phénoménale d’informations, mais ce que nous voyons consciemment dépend de notre attention et de nos filtres mentaux.
Dans Star Wars : The Phantom Menace, Qui-Gon Jinn dit à Anakin : "Ce que tu regardes définit ta réalité." Cette assertion (qui n’a rien de fictionnelle) illustre parfaitement l’impact du regard sur notre perception du monde.
En fonction de ce sur quoi nous portons notre attention, chacune et chacun vit une réalité qui lui est propre. Mais la clé est là : nous avons le pouvoir d’orienter notre attention vers ce qui peut nous apporter de la chance.
Ce que nous regardons nous façonne
Dans You Are What You Watch, Walt Hickey montre comment les films et séries influencent nos croyances et nos actions. Après la sortie des Dents de la mer, la peur des requins a explosé, entraînant une chasse massive. À l’inverse, après Hunger Games, la pratique du tir à l’arc a bondi chez les jeunes filles.
Nos usages façonnent notre cerveau aussi.
Comme je l’écrivais dans Réparer le futur, nos fils d’actualité sont des réalités parallèles. Mon conjoint et moi, vivant sous le même toit, avons des contenus radicalement différents. Son Internet n’est pas le mien. Et cela modifie notre façon de voir le monde.
Parfois, ce filtre est plus grave : beaucoup de terroristes incarcérés ont passé des mois à visionner des contenus extrêmes qui renforçaient leurs croyances. Ils étaient persuadés de vivre dans un monde tel que leurs écrans le leur montraient.
Nos biais cognitifs influencent ce que nous percevons comme vrai. Daniel Kahneman, prix Nobel d’économie, parle du biais de disponibilité : nous accordons plus d’importance aux informations immédiatement accessibles et familières.
Ce que nous regardons influence ce que nous croyons possible.
On a toutes et tous au moins un film qui a changé notre regard sur le monde. Les films ont un réel impact sur notre conception du monde. Rappelons nous que la vue est le sens qui envoie le plus d’informations au cerveau. Le corps sécrète par exemple des hormones différentes selon le type de contenu que nous regardons (romantique, intriguant, horreur…).
Personnellement, j’ai été marquée par Lisa Simpson. J’admirais son érudition, son intérêt pour la complexité et son engagement sans faille pour les causes humanistes (Et puis, comme des millions d’autres familles, la mienne partageait le charme désinvolte des Simpsons). Lisa, c’était en quelque sorte une grande sœur, une figure rassurante dans ma vie. (Pssst, je glisse ici un lien de Vanity Fair expliquant en quoi Lisa Simpson a été un modèle pour toute une génération de femmes)
Il y a eu aussi Matilda, l'œuvre de Roald Dahl, un des premiers que j’ai lus, qui met en scène une petite fille autodidacte, hyper curieuse et dotée d’une capacité incroyable à se dépasser.
Et puis plus tard, Princesse Mononoké, fille des forêts, que je trouvais aussi sensible que déterminée. Ce dernier personnage est celui qui m’a familiarisé avec le leadership, la compassion, la détermination et la capacité à fédérer. Elle m’a aussi inspiré, et jusqu’à ce jour je dois dire, la possibilité de ne pas craindre les adversaires, aussi intimidants soient-ils.
On a toutes et tous été marqués par des figures, réelles ou fictives, qui par leur façon de faire et d’être, laissent une trace dans la mémoire : le cerveau se rappelle tel ou tel comportement et définit en partie, et va tendre soit à s’en éloigner, soit à le dupliquer. Et ainsi définir qui nous sommes et donc, comment nous voyons les choses.
